Le titre d'ingénieur diplômé

 

 

 

 

Ingénieur: à la fois un titre et une profession, et parfois même un intitulé d'emploi

L'appellation d'ingénieur recouvre en France deux grandes réalités, qui coexistent sans se confondre.
  • l'exercice d'une activité professionnelle demandant une compétence technique: on compte à ce titre près de 1 100 000 personnes (2007) selon les statistiques de l'INSEE (CSP 38) qui sont répertoriées dans la catégorie des ingénieurs et cadres techniques.
  • la détention d'un titre sanctionnant une formation longue, selon un programme respectant un certain équilibre entre disciplines scientifiques, techniques et économiques et comportant un minimum d'expérience pratique. Il y a en gros 480 000 ingénieurs diplômés en activité relevant de cette définition ( dont 260 000 seulement sont ingénieurs au sens de l'INSEE)

On peut par surcroît occuper un emploi comportant statutairement l'appellation ingénieur (exemple: ingénieur au CNRS, ingénieur de la ville de Paris, ingénieur des Ponts et Chaussées …) et être de ce fait répertorié comme ingénieur.

En France seul le titre d'ingénieur diplômé est protégé

La profession d'ingénieur n'est pas organisée en France, au sens où elle ne fait l'objet d'aucun contrôle ou réglementation administrative:. L'accès aux postes d'ingénieur est, sur le principe, totalement llbre
Seul le titre d'ingénieur diplômé est reconnu et protégé par la loi (et non l'appellation simple d'ingénieur)

Si cette situation ( profession non réglementée) est la plus courante, on trouve malgré tout dans quelques pays d'Europe (Espagne, Grèce, Portugal, Royaume-uni, Italie), des "ordres" dont l'appartenance est imposée pour certains actes (signature de plans, exercice libéral de la profession) ou comme simple élément de considération sociale . D'autres pays interdissent simplement l'usage du titre d'ingénieur, par celui qui ne serait pas diplômé en bonne forme (Allemagne).

Le titre d'ingénieur diplômé sanctionne en France une formation longue (en principe de 5 ans) dispensée par un établissement d'enseignement supérieur habilité par une instance placée auprès ministère de l'Enseignement supérieur: la Commission des Titres d'Ingénieur, créée par la loi du 10 juillet 1934. L'habilitation par la CTI, renouvelée tous les 6 ans depuis 1995, atteste que les écoles "présentent des programmes et donnent un enseignement suffisants" pour délivrer un diplôme d'ingénieur.

: les autres signes de qualité = date d'effet de l'habilitation

La CTI, instance officielle d'habilitation des formations

La Commission des titres d'ingénieur, ou CTI a pour mission :

  • d'étudier toute question relative aux formations d'ingénieurs, quel qu'en soit le domaine,
  • d'examiner les demandes d'habilitation de formations d'ingénieurs déposées par les établissements d'enseignement et de suivre l'évolution de ces formations,
  • d'intervenir, si nécessaire, pour sauvegarder la qualité des formations,
  • de procéder enfin à toute enquête dans les établissements d'enseignement et auprès des professionnels.
  • Le contrôle des formations d'ingénieurs par la CTI confère une garantie indiscutée à la valeur de la formation de base et aux capacités d'adaptation des diplômés.

    Il faut en effet reconnaître la notoriété et la considération attachées au titre d'ingénieur diplômé français qui ouvre, surtout s'il est délivré par les écoles les plus prestigieuses, des perspectives d'accès à de hautes positions sans équivalents dans d'autres pays.

    La Commission des Titres apparaît donc comme le fondement essentiel du système français de délivrance du diplôme d'ingénieur.


    Elle permet, selon une tradition originale qui n'a pas d'équivalent à ce jour pour les autres diplômes, de recouvrir par un même titre une très large variété de démarches. Chaque école a une relative latitude dans le choix de son mode de recrutement, de ses programmes et de ses méthodes, sous réserve de répondre à une exigence globale de qualité et de profil de formation.

    Accréditation ou habilitation?

    La fonction de la CTI est formellement d'habiliter toute formation qui le demande à délivrer un diplôme d'ingénieur. En réalité la formule demande à être précisée: la décision de la CTI est effectivement une habilitation pour une formation de statut privé (avec une extension aux formations consulaires). Elle ne représente qu'un avis pour une formation de statut public, transmis pour application à l'autorité de tutelle (en principe le ministère). Par rapport à ces principes de fonctionement acté dans les textes réglementaires, la tendance récente, particulièrement depuis 1995 a été de rapprocher la philosophie d'intervention d ela CTI de celle d'une instance d'accréditatation, supposée vérifier à intervalles réguliers - ici tous les 6 ans - la pertinence du projet pédagogique et à encourager en parallèle le développement de pratiques d'auto-évaluation et d'une démarche de progrès.

    La question peut sembler un peu formelle, dès lors qu'il y a consensus en France sur l'orientation prise. Elle l'est sans doute un peu moins par rapport au débat ouvert aujourd'hui sur la cohérence internationale des procédures d'accréditation, et sur la très hypothétique émergence de formules d'accréditation internationales ( existant dans le champ de la gestion et souhaitée par Bruxelles). Le dépôt des conclusions du projet Eurace , début 2006, confirme que pour le moment la seule convergence possible est celle d'une reconnaissance "douce" des accréditations accordées d'un pays à l'autre, sur la base d'un label attribué à la suite de vérifications de méthodes. Ce compromis traduit en fait de manière réaliste les différences d'approche entre les pays européens .

    autres éléments sur la CTI:

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    revu le: 22/07/2013.